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© Murielle Tille – Le Romandie

 

Après quelques bières, j’entame déjà une théorie sur les groupes de première partie, expliquant à mon pote sobre et chauffeur, visiblement très intéressé par mes divagations, que c’est super les premières parties, parce que vu qu’on en attend rien, on ne peut qu’être surpris en bien. Prétextant un besoin d’aller aux toilettes pour, j’en suis sûr, méditer mes profondes paroles, il me laisse ensuite découvrir Metzger & Bauer, que je voyais pour la première fois sur scène. Les Biennois constituent un choix inattendu pour chauffer un public très compact attiré par la légèreté de la musique de BRNS. La rugosité du son de Metzger & Bauer avait de quoi les déstabiliser, les gaillards évoluant dans une sorte de blues rock d’une défiance sensible contre les étiquettes musicales. À de nombreux égards, Metzger & Bauer rappelaient ainsi le grand nom de Tom Waits, à la fois pour le goût des expérimentations sonores que pour la voix écorchée et rauque du chanteur, à la limite de l’hommage direct. Lourd, parfois même oppressant, osé et aux traits à la grossièreté culottée, on doute que Metzger & Bauer ait rallié tous les amateurs de BRNS mais, puisqu’on en attendait rien, on aura été au moins surpris de l’audace de cette première partie !

Vient ensuite BRNS. Là où Metzger & Bauer verse dans la pesanteur et la dissonance, BRNS prend précisément le parti inverse en livrant une prestation très arrondie, aérienne et enchanteresse. Les quatre membres du groupe semblent une même âme partagée, aucun n’hésitant à prendre le micro le temps d’une chanson, de même le claviériste seconde de temps à autre le batteur pour donner plus d’ampleur à la partie des percussions en martelant un gros tom. Cette synergie entre les musiciens, qui ne cessaient de se répondre entre jeux de regard et sourires heureux, donnaient une unité solide à leur musique. Au niveau de la setlist, sans surprise les Belges n’ont pas négligé leur dernier bébé ‘Platine’, sorti en octobre dernier, mais leur EP précédent n’a pas été oublié non plus, avec évidemment leur incontournable ‘Mexico’ qui plonge la salle comble du Romandie dans une sorte d’enthousiasme euphorique et mesuré, revigorant.

Ah, si vous voulez faire le malin, comme tout le monde à cette soirée ne cessait de le répéter, dites à vos potes que ça se prononce ‘brains’ et pas Bé Aire Haine Esse, ils sont ptet pas au courant.

 

www.leromandie.ch

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