Après une tournée ‘bestiale’ en Europe de l’Est, Black Widow’s Project prend le temps de partager avec nous leurs secrets de fabrication du nouvel opus.


Vous revenez d’une tournée en Europe de l’Est. Pourquoi avez-vous décidé de partir là-bas, et quelles ont été les expériences les plus marquantes de votre tournée ?
Al Castro : Nous avons eu l’opportunité de tourner en République tchèque, Pologne et Slovaquie et nous l’avons simplement saisie. Je pense que rien de particulier ne nous a attiré là-bas, excepté peut-être l’envie de sortir du cocon confortable de la scène suisse. Ce qu’il y a de marquant pour nous, ce sont surtout les rencontres avec le public et les situations totalement improbables que l’on peut vivre en tournée. 

Était-ce également une bonne opportunité pour vous de vous chauffer avant d’attaquer la scène romande ?
Pas vraiment, nous sommes prêts à envoyer du lourd n’importe quand et n’importe où ! Plus sérieusement, comme je le disais avant, je pense que nous cherchons surtout à découvrir de nouveaux horizons et nous évader un peu de la scène régionale/nationale car nous y avons déjà beaucoup joué. 

Vous avez fait recours au financement participatif (WeMakeIt) pour ce nouvel album. Vous aimez garder l’esprit autonome ou est-ce tout simplement trop dur de trouver un label ?
C’est un peu des deux, le business de la musique a tellement changé ces vingt dernières années que nous pensons qu’il n’est aujourd’hui pas nécessaire d’avoir un label. Beaucoup de groupes que nous connaissons sont ressortis frustrés de leur expérience avec une structure, souvent déçus du peu d’opportunités que cela leur a finalement apporté ou même pire. L’état des choses nous a donc poussé à ne compter que sur nous-même et sur notre force de travail. 

Une fois cette campagne WeMakeIt réussie, il vous a fallu tout de même un an avant de sortir ce nouvel opus !
Oui nous avons pris le temps dont nous avions besoin pour finaliser l’album. Nous n’avions pas d’agenda et nous avons décidé de réaliser le mixage dans notre local avec notre producteur Ben Dacruz en DIY total. C’était une expérience assez incroyable, bien que chronophage, mais nous ne regrettons pas du tout notre choix.

Qu’est-ce qui différencie ‘Daydream Emergency’ de votre premier album ‘Heavy Heart’?
Je pense que ʿDaydream Emergencyʾ est peut-être moins sage, plus brute au niveau du son mais plus sophistiqué en termes de composition. Nous avons décidé de tout enregistrer en live et sur bande analogique pour se couper complètement du côté propre et digital de notre album précédent. De ce côté-là, cet album est très authentique, il n’y a pas de tricheries.

J’ai l’impression que vous laissez tomber le côté catchy pour vous lancer dans un trip un peu plus stoner et alambiqué. Me trompe-je ?
Je ne sais pas, nous ne nous concertons pas sur les directions à prendre avec nos compositions. Ceci dit, je pense que tu as probablement raison, objectivement, les titres sont au final plus stoner et underground. J’imagine qu’il sera peut-être moins accessible que ʿHeavy Heartʾ ou encore ʿBenefit Of The Doubtʾ mais en tout cas plus artistique.

Cela fait sept ans que BWP existe. Comment voyez-vous votre parcours durant toutes ces années ?
Au fil des années on a eu la chance de rencontrer beaucoup de gens extraordinaires, des musiciens vraiment passionnés comme nous, qui pour certains sont devenus des potes proches. On est aussi fier de faire partie cette scène florissante et ambitieuse qu’est la scène Genevoise et plus largement Suisse. Ce qui ressort aussi avec le temps, c’est la difficulté de maintenir sa passion intacte et de ne jamais se laisser décourager. Il faut dire que le milieu de la musique a été ravagé par l’apparition d’internet et qu’aucun business model n’est véritablement satisfaisant pour le moment. Cette situation génère une énorme précarité et un manque d’opportunités pour les musiciens de tout bord. Pas facile d’avoir un boulot à côté du groupe quand on fait ça sérieusement ! C’est épuisant mais honnêtement on est plus motivés que jamais à réaliser nos objectifs.

blackwidowsproject.ch

FICHE CD :
Nom de l’album : ʿDaydream Emergencyʾ
Label : Shitstem Records
Note : 3.5/5

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