Il est de ces groupes qui forgent votre avenir musical, ou dans tous les cas ouvre des portes à de nombreux styles. Et puis ils disparaissent de la circulation. Pour le supergroupe A Perfect Circle, ce n’est pas moins de 14 ans qui séparent leur deux derniers albums. Et pour info, Tool n’y est pas encore.

C’est donc en un chaud mois de juin, période extrêmement difficile pour les concerts, les gens étant en vacances, en examens, ou prêts à partir en festival, que quelque milliers de fans de la première heure (on remarquera des t-shirts APC, Tool, Steven Wilson et autres à perte de vue) se sont réunis pour une grande messe nostalgique.
En guise d’ouverture, les Anglais de Black Peaks se remontent les manches et offrent un show survolté. Le chanteur n’hésitant pas à hurler, à gesticuler, à tenter de faire bouger une foule plus prête à l’hypnose qu’aux moshpits. Bien que l’on soulignera l’effort, le groupe pompe un peu trop d’influences pour être à notre goût, et conviendrait mieux à une scène de plus petite taille, histoire de mieux pouvoir galvaniser la foule.

Après une demi-heure d’attente fébrile, c’est sur deux morceaux issus de leur dernier album que le groupe démarre : ‘Eat The Elephant’ et ‘Disillusioned’. Comme prévu, le public zurichois se met en transe et la scène, accompagnée de lumières à contre-jour et d’effets visuels intéressants, indique la couleur pour les presque deux heures qui suivront. Le set sera mystique, aventureux, anxiogène. Puis arrive le premier titre de leur premier album, ‘The Hollow’, qui mettra tout le monde sur la même longueur d’onde. Peu loquaces, les musiciens alignent les morceaux comme des noix sur un bâton, alternant de nombreux titres de ‘Eat The Elephant’ avec d’anciens morceaux de leurs albums précédents. Maynard s’arrêtera néanmoins pour indiquer sa surprise quant au nombre de gens qui ne les ont pas oubliés après tant d’années d’absence, et malgré la mauvaise critique lors de leur avant dernier album, ‘Emotive’. ‘Le boulot des musiciens, c’est de filtrer ce qui se passe et de communiquer des émotions, de critiquer des situations. Après, vous en faites ce que vous en voulez’. S’en suivra une volée d’applaudissements, probablement en soutien au climat politique actuel. Les passes presse représentent d’ailleurs des chérubins ressemblant à Trump et Kim Jong Un jouant à la balancelle, celle-ci en forme de bombe. Preuve que, malgré quatorze ans d’absence, certains thèmes restent encore d’actualité et méritent d’être soulignés, et que ces groupes catalyseurs sont une nécessité, maintenant plus que jamais.

 

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